Alicia Beckelynck
Naturopathe et respithérapeuteIl est question dans cet article de mieux comprendre les mécanismes qui entrent en jeu dans la chimie du sommeil, d’identifier les principaux facteurs qui le favorisent ou qui peuvent venir le perturber, et de comprendre l’intérêt de préserver un bon sommeil naturel.
L’insomnie c’est la difficulté de s'endormir ou de maintenir un bon sommeil. Au niveau médical, on va considérer un bon sommeil selon 3 critères qualitatifs :
► la latence d’endormissement
► s’il y a réveil(s) nocturne(s), cela doit se faire sans incidences, c’est à dire qu’on arrive à se rendormir rapidement (en moins de 20 mn)
► avoir l’impression de se réveiller reposé et en forme le matin
Il se peut qu'il y ait des personnes qui n’aient pas conscience d’avoir un mauvais sommeil tant qu’ils arrivent à “compenser”, mais on ne peut pas tenir dans la durée sans conséquences sur la santé, et la sécrétion de mélatonine ayant tendance à diminuer avec l’âge, la situation pourrait se dégrader
Il faut veiller à conserver les deux principaux indicateurs, c'est-à-dire la durée, mais aussi l’architecture du sommeil (le respect des différentes phases).
Outre le fait qu’il accentue les risques d’accidents de la route, le manque de sommeil est aussi pourvoyeur de maladies neuro-dégénératives (Parkinson, Alzheimer), de dépressions, burn-out et troubles anxieux.
Il aggrave aussi tous les tableaux psychiatriques. Les personnes souffrant de troubles bipolaires par exemple doivent être vigilantes quant à la qualité et la quantité de sommeil.
Un mauvais sommeil peut aussi être responsable de troubles immunitaires. C’est également un facteur de risque de cancer, de maladies cardio-vasculaires, d’obésité et de diabète.
Enfin, lorsqu’on dort mal ou trop peu, on limite les processus de réparation qui ne peuvent se dérouler que la nuit, au moment où le corps et le cerveau sont le moins sollicités.
On dégrade notre capacité à bien dormir dès lors qu’on introduit des éléments qui perturbent la physiologie du sommeil ( les deux mécaniques d’endormissement).
Par exemple, le fait de maintenir devant l'œil une luminosité au-delà de l’heure du coucher du soleil, plus précisément 2 à 3 heures avant l’heure d’aller dormir (cas des écrans qui perturbent le noyau + manque d’exposition au soleil en journée, mais aussi les excitants, l’alcool, le chocolat en grande quantité le soir).
Quand on a compris la physionomie du sommeil, on peut mieux être au fait des choses à mettre en place pour avoir une meilleure hygiène de vie / de sommeil.
Ce sera toujours plus profitable et durable que de recourir aux pilules ou compléments qui ne peuvent pas être des solutions à long terme.
Le sommeil est divisé en plusieurs phases qui forment des cycles d’environ 90 minutes, répétés 4 à 6 fois par nuit.
On peut dire globalement qu’il existe 2 cycles principaux, séparés par autour de “minuit” (littéralement le milieu de la nuit), qui correspondent chacun à deux programmes de réparation différents
Cycle 1 : programme de réparation extrêmement important de 22h à 2h.
Cycle 2 : programme psycho-cognitif de 2h à 5-6h. Il permet d’évacuer l’anxiété par les rêves et les cauchemars.
Ensuite, on peut découper le déroulement du sommeil en 4 phases distinctes.
On ressent la pression du sommeil : les yeux commencent à piquer, on baille. L’organisme est réveillé depuis environ 16 heures, la température corporelle commence à baisser.
Durée de la phase d’endormissement : quelques minutes (au-delà de 20 minutes, on parle d’insomnie). La phase 1 représente 10 % du temps de sommeil.
Les ondes cérébrales, les mouvements oculaires et le tonus musculaire ralentissent. La respiration devient régulière.
A ce stade, nous sommes faciles à veiller, car sensibles aux perturbations de l’environnement extérieur.
La phase 2 représente environ 40 à 60 % du temps de sommeil.
Elle signe le début de la récupération physique.
Le rythme cardiaque et respiratoire, ainsi que la température corporelle baissent.
Cette phase représente environ 35 à 45 % du temps de sommeil. Sa durée est plus importante en début de nuit. On observe une diminution de ce type de sommeil avec l’âge au profit de la phase 2.
Cette phase 3 est propice à :
Pendant cette phase, la respiration et le rythme cardiaque sont plus instables.
Le temps de sommeil paradoxal représente environ 15 % du temps de sommeil. Peu présent dans les premiers cycles, sa durée augmente progressivement au cours de la nuit.
Fonctions :
Qu’est-ce qui contribue à enclencher un sommeil naturel ?
• S’exposer à lumière du jour pour envoyer le bon signal au cerveau et interrompre la synthèse de mélatonine en attendant le soir
• Modérer la consommation de caféine (elle ne perd que 50% de ses capacités excitatrices 6 heures après son ingestion)
• Pratiquer une activité physique régulière (3h/semaine) en évitant les activités trop intenses le soir, car la synthèse de la mélatonine est inhibée par le cortisol qui est sécrété pendant le sport intensif.
• Dîner idéalement avant 20h et arrêter de manger au moins 2 heures avant le coucher, car la digestion augmente la température interne alors qu’on doit favoriser l’inverse.
• Travailler sur le rythme : se lever à la même heure chaque jour, même si on a mal dormi, de manière à acquérir un rythme qui deviendra régulier
• Eviter la lumière bleue des écrans le soir
• Confort de la literie, se protéger des nuisances de l'environnement (bruits, humidité, odeur, lumière...)
• Chambre fraîche entre 15 et 18 degrés
• Favoriser une bonne respiration et/ou faire de la méditation ou un exercice de relaxation type sophrologie.
• Ne pas négliger les aliments riches en tryptophane, vitamines B, magnésium et en DHA
• Consommer des légumes pour avoir un microbiote équilibré
Toujours à adapter en fonction du trouble et du terrain de la personne : ce qui fonctionne pour votre voisin ne sera peut-être pas efficace chez vous !
Les plantes sont efficaces grâce à leurs grande variété de principes actifs, mais ceux-ci peuvent engendrer des interactions avec des médicaments à ne pas négliger.
- Le matin (plantes adaptogènes) : Rhodiola, Eleutherocoque, Schisandra
- Fin de journée / soir : Griffonia, Bacopa, Passiflore
En cas de problème d’endormissement, de réveils nocturnes ou de réveils précoces
- Valériane, Houblon, Escholtzia, Lotier corniculé.
- Si les réveils sont associés à des angoisses, de la tachycardie : Aubépine
- S’ils sont associés à des troubles digestifs : bourgeons figuier, mélisse, camomille.
• Magnésium
• Vitamines B
• 5HTP (précurseur de la mélatonine et de la sérotonine).
• En diffusion / massage (à diluer à 20% dans une huile neutre, après test de tolérance)
→ Lavande fine (Lavandula angustifolia), Petit Grain de Bigarade (Citrus aurantium), Camomille Romaine (Chamaemelum nobile), Mandarine (Citrus reticulata) ou Fleur d’oranger (Citrus × sinensis).
🌿 Mon conseil aroma : toujours tester une huile essentielle en olfaction dans un magasin avant de l'acheter, afin d'être sûr que son parfum vous est agréable. Votre ressenti sera votre guide pour sélectionner celle qui vous conviendra le mieux.
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Crédit photo : basimage- Canva.
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