Vous vous sentez fatigué ? Vous souffrez de troubles digestifs qui vous perturbent depuis longtemps ? Votre système immunitaire semble faire grève ? Ces signes, assez peu spécifiques, peuvent être les témoins d’une inflammation dite de bas grade qui peut faire le lit de certaines maladies.
Je vous propose ici des clés pour savoir l’identifier, en comprendre les causes et les conséquences, pour vous aider à mieux la prévenir.
L’inflammation chronique de bas grade est un état inflammatoire permanent, silencieux et de faible intensité, qui ne provoque généralement pas de symptômes évidents (on dit que l’inflammation reste subclinique), mais qui joue un rôle important dans le développement et l’aggravation de maladies. En effet, l’inflammation de bas grade va entretenir une cascade immuno-inflammatoire souvent à l’origine de pathologies chroniques ou auto-immunes en cas d’emballement.
D’où vient l’inflammation de bas grade
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Ce type d’inflammation, aussi appelée inflammation systémique chronique de faible intensité ou inflammation à bas bruit, résulte d’une stimulation continue des défenses immunitaires, souvent due à un ou plusieurs facteurs parmi lesquels :
- une alimentation déséquilibrée : trop riche en « mauvais » gras (acides gras trans, oxydés ou acides gras trop cuits), sucres rapides et aliments à index glycémique élevé,
- le stress chronique,
- le manque de sommeil,
- la sédentarité,
- les agents polluants (médicaments, conservateurs, tabac, pollution de l’eau ou de l’air…)
- des allergènes,
- une dysbiose, déséquilibre du microbiote intestinal.
qu'est-ce que la dysbiose
- Contrairement à l’inflammation aiguë (visible, douloureuse, avec rougeur, sensation de chaleur…), la forme de bas grade évolue discrètement, sans marqueur clinique spécifique facilement détectable.
- Côté analyses biologiques, elle peut être mise en évidence par des taux légèrement élevés de la CRP ultrasensible (CRPus), l’IL-6 (interleukine-6, une cytokine qui contribue à réguler le système immunitaire de l'organisme), ou un rapport oméga 6/oméga 3. En cas de doute, le médecin pourra vous prescrire ce type de bilan.
- Sur la durée, cette inflammation peut contribuer à l’installation de maladies comme le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires, l’arthrose, certains cancers, la maladie d’Alzheimer, ou encore la dépression chez les personnes plus âgées (« inflammaging »).
- Elle favorise la dégénérescence des cellules et l’oxydation du corps, et affaiblit le système immunitaire et les processus de réparation de l’organisme.
On comprend donc aisément que si l’on veut avancer en âge “en bonne santé”, il faut s’en préoccuper et rester attentif aux facteurs qui la déclenchent ou l’entretiennent.
Prise en charge et la prévention de l'inflammation
- Silencieuse et chronique, l’inflammation de bas grade est un « prédateur de l’ombre » souvent sous-estimé, qu’il faut débusquer le plus tôt possible, pour éviter qu’elle aggrave et favorise nombre de pathologies du vieillissement.
- Le dépistage repose surtout sur l’interprétation de biomarqueurs discrets, notamment la CRPus (généralement entre 1 et 5 mg/L en dehors d’infection aigüe).
- Prévenir et contrer ce phénomène implique d’agir globalement sur l’hygiène de vie, donc la qualité de l ’alimentation (en privilégiant les aliments anti-inflammatoires), l’activité physique, la gestion du stress, le sommeil et l’environnement.
En conclusion, la meilleure façon de déjouer ses plans est d’intégrer une démarche de santé préventive dès l’âge adulte.