3 idées reçues sur le périnée qui freinent le mieux-être des femmes

Alicia Beckelynck

Naturopathe et respithérapeute
21 avr. 2025
femme portant les mains sur le bas ventre

En naturopathie, la prévention et la connaissance de son corps sont les clés d’un mieux-être durable. C'est pourquoi je m'attache à distiller autant que je peux des informations utiles à mes clientes et clients, afin qu'ils puissent agir pour leur santé en connaissant les effets physiologiques et métaboliques que leurs efforts produiront.
Dans la famille des parties du corps qui gagneraient à être mieux connues, il y a le périnée.
Souvent réduit à une simple “affaire de post-partum”, il joue pourtant un rôle fondamental dans l’équilibre du corps, la posture, la digestion, la respiration, et bien sûr, la qualité de vie intime.

Dans cet article, je vous propose de déconstruire trois idées reçues fréquentes qui peuvent freiner votre bien-être. Car mieux comprendre son périnée, c’est aussi mieux prendre soin de soi — en conscience et en douceur.

Le périnée est encore trop souvent entouré de tabous ou d’idées reçues. Pourtant, ces croyances peuvent freiner la récupération, perturber le bien-être et nuire à la qualité de vie de nombreuses femmes — parfois sans même qu’elles en aient pleinement conscience.

Il est donc essentiel de faire le point, pour mieux comprendre ce muscle souvent oublié… et surtout, en prendre soin de manière juste et efficace.

Voici trois idées reçues fréquentes à propos du périnée, et pourquoi il est important de s’en libérer.

1. “Le périnée, c’est seulement une affaire de femmes ménopausées ou qui accouchent par voie basse”

Cette idée est très répandue… mais elle est fausse.

Il est vrai que certains moments de la vie féminine, comme la ménopause ou l’accouchement par voie basse, sollicitent particulièrement le périnée. Cependant, ce muscle ne devient pas “actif” uniquement à ces étapes-là : il est en réalité sollicité en permanence.

Le périnée entre en jeu à chaque respiration, à chaque pas, lors d’un éternuement ou même d’un éclat de rire. Il travaille dans l’ombre au quotidien, et peut se fragiliser à tout âge, pour des raisons variées :

  • Une pratique sportive inadaptée (notamment avec des impacts ou une mauvaise gestion de la respiration pendant l'effort)
  • Une grossesse, même en cas d’accouchement par césarienne (parce que le périnée a tout de même soutenu l'utérus + son liquide amniotique et le bébé pendant 9 mois)
  • Un stress chronique
  • Des troubles digestifs, comme la constipation
  • Un manque de conscience corporelle ou une mauvaise gestion des pressions intra-abdominales

De nombreuses femmes peuvent ainsi ressentir des symptômes comme des fuites urinaires, des sensations de lourdeur ou des douleurs pelviennes bien avant la ménopause, et même sans avoir accouché.

Attendre les grandes étapes de la vie pour s’occuper de son périnée, c’est souvent attendre… que les problèmes s’installent. Or, comme tous les muscles, le périnée se préserve d’autant mieux qu’on en prend soin de façon régulière et préventive.

2. “Il faut forcément renforcer son périnée”

Ce n’est pas toujours le cas.

On pense souvent qu’un périnée fragile est un périnée “trop mou” et qu’il faut le renforcer coûte que coûte. Pourtant, un périnée peut aussi être trop contracté, trop tendu… et cela peut le rendre tout aussi inefficace.

Un périnée trop tonique peut entraîner :

  • → des douleurs pendant les rapports
  • → des fuites urinaires paradoxales
  • → des tensions chroniques
  • → ou encore compliquer un accouchement

Un périnée en bonne santé est un périnée équilibré : il sait se contracter et se relâcher. Il a besoin à la fois de tonicité et de souplesse. L’objectif n’est donc pas systématiquement de renforcer, mais de retrouver une mobilité et un équilibre fonctionnel.

3. “Si la rééducation n’a pas marché, je dois apprendre à vivre avec”

Beaucoup de femmes ont déjà suivi une rééducation du périnée… et pourtant, les symptômes persistent : fuites urinaires au moindre rire ou éternuement, gêne pendant une activité physique, inconfort au quotidien.

Face à ces échecs, certaines finissent par se dire : « C’est comme ça maintenant… »

Mais ce n’est pas une fatalité.

Dans bien des cas, les protocoles de rééducation classiques se révèlent trop limités. Ils se résument à quelques séances sur une table, avec ou sans sonde, sans prise en compte de l'importance de la respiration, de la posture, des abdominaux profonds, ni des pressions exercées au cours des mouvements de la vie quotidienne.

Autrement dit : il manque souvent une approche globale, progressive et concrète. Une méthode qui intègre le mouvement, la conscience corporelle, le souffle, et un accompagnement dans la durée pour suivre les progrès.

Ce n’est donc pas que “rien ne peut changer”… mais plutôt que l’accompagnement reçu jusqu’ici n’était pas adapté à votre réalité.

Je ne peux que vous encourager à consulter un(e) kiné ou sage-femme bien (et récemment !) formé à la complexité de cette rééducation. Si vous faites du sport, vérifiez que vos coachs ont reçu eux aussi une formation et validez avec vos thérapeute que les instructions reçues sont appropriées.

En conclusion

Le périnée est un pilier fondamental du bien-être féminin. Mieux le connaître, c’est déjà faire un grand pas vers plus de confort, de confiance et d’énergie au quotidien.

On a beaucoup parlé des femmes, mais sachez que la rééducation du périnée est aussi une affaire d'hommes.

En cas de difficultés à uriner, d'envies pressantes d’aller aux toilettes, de sensation de ne pas réussir à vider complètement sa vessie lorsqu'on va aux toilettes, il ne faut pas se replier sur soi-même. La rééducation périnéale peut aussi aider à remédier aux troubles urinaires masculins, mais aussi à améliorer la qualité des rapports sexuels.

Femmes ou hommes, n'hésitez pas à vous confier à un professionnel de santé, il saura vous conseiller. Et surtout, il n’est jamais trop tôt — ni trop tard — pour en prendre soin.

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Crédit photo : doucefleur's Images - Canva.

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