Les fausses croyances sur le cholestérol ont la vie dure

Alicia Beckelynck

Naturopathe et respithérapeute
aliments gras cholesterol

Nous avons tous des croyances qui forment un cadre de repères qui perdure... jusqu'à ce que ces croyances soient ébranlées par des faits nouveaux ou par le discours d'une personne que l'on juge compétente sur le sujet.
Pendant ma formation, certaines légendes et fausses évaluations dans l'alimentation ont été mises en lumière. La mauvaise réputation des graisses a été évoquée dans mes cours de nutrition et j'ai souhaité en faire un article pour faire comprendre que des erreurs dans les choix alimentaires peuvent avoir des conséquences délétères sur la santé.

Tous les non initiés à la nutrition et à la santé ont tendance à mettre les aliments riches en graisses dans le même panier. Le gras ayant été diabolisé par les médias et autorités sanitaires qui tenaient là le grand responsable des maladies cardiovasculaires, la population des pays industrialisés (le plus concernés par ces maladies) les a pris en grippe. Et les indications du nutriscore n'aident pas à y voir plus clair.

Or, il faut savoir que l'apport de lipides est essentiel à l'équilibre alimentaire, tout comme les protéines et les glucides. Le bon réflexe est plutôt de savoir distinguer ce qui apporte de "bonnes graisses" et les aliments qu'il faut éviter de consommer régulièrement ou en trop grande quantité.

Sans lipides, pas de cholestérol, et c'est bien un problème : nos cellules en ont besoin puisque c'est de cholestérol que sont faites leurs membranes. Et le cerveau se nourrit de cholestérol. C'est d'ailleurs la nourriture qu'il préfère.

Heureusement, des voix s'élèvent et tentent de rétablir une vérité scientifique. Ainsi, le Docteur Laurent Vercoustre qui postait un article très éclairant sur son blog le 20 juin 2025.

Pourquoi la théorie qui rend le cholestérol responsable des maladies cardio-vasculaires perdure-t-elle ?

«  Le volume des études qui permettent aujourd’hui d’innocenter le cholestérol est considérable. Actuellement il existe par exemple des études réalisées sur effectifs très nombreux qui montrent que la longévité en bonne santé est optimum chez des populations présentant un LDL cholestérol élevé [3]. On pourrait se contenter de ces études pour balayer d’un revers de main la théorie du cholestérol. »

Sans aborder les aspects strictement économiques (les profits de l'industrie qui vend les statines), le Dr Vercoustre insiste sur l'aspect épistémologique et biopolitique (voir Michel Foucault) : 

« la théorie du cholestérol fait du médecin le maître du jeu, elle trouve chez lui une approbation inconditionnelle. C’est le médecin qui surveille les taux, c’est le médecin qui ajuste ces taux. Il est le maître du traitement, bien plus, il est aussi le maître de la norme. » 

Selon Foucault, nous avons quatre principales représentations de la « santé » : la santé comme droit, la santé comme norme, la santé comme idéale, enfin la santé comme bien économique.

« Ces quatre représentations ont mis le sujet occidental dans une extériorité complète  à l’égard de sa santé, elles l’ont dépossédé de l’idée que sa santé dépend avant tout de lui-même. C’est tout ce contexte qui fait que la théorie du cholestérol aussi invraisemblable aussi absurde soit-elle conserve une crédibilité. »

Le patient est maintenu dans un état de minorité face à son médecin, la théorie du cholestérol fait du médecin le maître du jeu. Le choix du cholestérol a permis au médecin de faire varier la norme, en l’abaissant chaque fois qu’il avait à disposition un médicament hypocholestérolémiant plus puissant.

Lien vers son article "La controverse du cholestérol : approche épistémologique" :

https://blog.laurentvercoustre.lequotidiendumedecin.fr/2025/06/20/la-controverse-du-cholesterol-approche-epistemologique/

Je vous encourage également à regarder cette vidéo du Dr Boris Dufournet sur le rôle indispensable des lipides :

https://youtu.be/MFlsI3T2ZOg?feature=shared

La réponse médicamenteuse (prescription de statines) est malheureusement souvent la seule proposée par les médecins dont la prescription paraît dictée par les seuls repères statistiques des seuils de cholestérol HDL et LDL. Cependant, des articles et ouvrages récents commencent à alerter sur le fait que prendre des statines pourrait être une cause de démence et de maladie d'Alzheimer... car la meilleure nourriture du cerveau est le cholestérol, si on lui enlève sa nourriture de prédilection, le cerveau dépérit.

De plus, les statines inhiberaient la synthèse de la vitamine D et du co enzyme Q10. Voire même provoqueraient une hyperglycémie, voire un diabète de type 2.

Pour en savoir plus, lire de livre : “Comment échapper à l’infarctus et l’AVC”, Dr Michel de Lorgeril, cardiologue et chercheur au CNRS et à la Faculté de médecine de Grenoble (aux éditions Thierry Souccar).

Le seul cholestérol véritablement nocif est le cholestérol oxydé, dont on ne mesure jamais le taux, sauf sur demande particulière et acceptation de payer, car c'est un examen non remboursé. Pourtant, cet indicateur est déterminant pour mettre en évidence un risque réel pour la santé.

"Les personnes qui vivent le plus longtemps ont un cholestérol élevé." – Dr Ben Bikman, PhD

C’est l’un des résultats les plus constants des études sur la longévité. Les centenaires en bonne santé ont souvent un LDL élevé et une glycémie stable. Et pourtant, dès qu’un taux de cholestérol monte, le réflexe médical est de l’écraser chimiquement. 🙃

👉 Le cholestérol est une molécule de vie.

Les mitochondries ont besoin de lipides, donc de cholestérol, pour fonctionner pour fonctionner. Toutes nos hormones sexuelles et stéroïdiennes en dépendent. Sans cholestérol, notre corps ne peut pas produire :

  • Testostérone
  • Aldostérone
  • DHEA
  • Cortisol
  • DHT
  • Estriol
  • Estrone
  • Progestérone
  • Estradiol
  • Vitamine D

Et bien plus encore.

🎯 Rendez-vous compte que le cholestérol LDL, diabolisé à tort, est aussi :

✔️ Un vecteur immunitaire majeur
✔️ Un protecteur contre les infections
✔️ Un bouclier contre les toxines, métaux lourds et radicaux libres
✔️ Une brique essentielle des membranes cellulaires et des mitochondries
✔️ Un acteur clé dans l’absorption des vitamines A, D, E, K
✔️ Un gardien de la cognition, de la densité osseuse et du métabolisme
✔️ Un protecteur contre les avc, les maladies cardiovasculaires 
✔️ Un soutien de la digestion et protecteur des acides biliaires
✔️ Un réducteur du risque de dépression et de suicide
✔️ Un réducteur du stress, du cortisol et de l'anxiété
✔️ Un soutien essentiel des poumons et des voies respiratoires

📉 Réduire chimiquement le cholestérol n’est pas sans conséquences :

  • LDL < 70 mg/dL ➜ AVC hémorragiques x3
  • Cholestérol total < 180 ➜ risque accru de cancer et de démence
  • Cholestérol < 150 ➜ explosion des maladies chroniques et auto-immunes

🧠 Un trop faible cholestérol entraîne fatigue chronique, perte de libido, troubles de l’humeur, burn-out, déclin cognitif.

✅ Quel marqueur de santé cardiaque est plus intéressant à regarder ?

=> Le ratio Triglycérides / HDL. Il doit être inférieur à 1,5.

Si on vous parle de troponine, sachez qu'elle est plutôt le marqueur de référence pour l'infarctus du myocarde (détection des dommages myocardiques et diagnostic des syndromes coronariens aigus).

💡 Pour un profil lipidique sain et une santé mitochondriale optimale :

  • On évite les huiles de graines, les sucres, les aliments ultra transformés
  • On consomme des aliments animaux riches en micronutriments
  • On préserve ses apports en cholestérol naturel
  • On respecte sa biologie, les règles de notre chimie organique

🧬 Hé oui, le cholestérol est essentiel. Le faire baisser artificiellement, c’est éteindre une source d'équilibre du système cellulaire et endocrinien, et c'est aussi dégrader son immunité. Les études tendent à montrer que :

👉 Plus le LDL est élevé (dans un terrain sain), plus l'espérance de vie augmente.

👉 Moins on en a, plus on est vulnérable.

Vous pouvez creuser la question grâce aux études scientifiques suivantes :

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/21160131/

https://www.neurology.org/doi/10.1212/WNL.0000000000007853

Interprétez vous-même vos analyses de sang

Quelques infos à avoir quand on veut analyser soi-même les taux relevés dans ses analyses sanguines :

  • Le chiffre de Cholestérol LDL utilisé le plus souvent est issu d’un calcul.
  • Mais ce calcul doit être apprécié au regard du chiffre des triglycérides, car si elles sont au-delà de 4g/l, le calcul du cholestérol LDL est biaisé.
  • Il faudrait doser directement le Cholestérol LDL, mais ce n’est pas applicable au quotidien.
  • Le Cholestérol non-HDL est par contre toujours disponible, résultat d’un simple calcul faisant intervenir le cholestérol total et le HDL-cholestérol. Il correspond globalement à « tout ce qui n’est pas bon ».
  • Savoir interpréter le résultat ->le cholestérol non HDL a une valeur supérieure de à 3 g/L au dessus du LDL-cholestérol.

Il va falloir tous s’y mettre car ce concept pourrait « remplacer » à terme l'indication sur le LDL.

Première cause de mortalité en France : les maladies cardiovasculaires

Les maladies cardiovasculaires (MCV) sont la première cause de mortalité dans le monde, en Europe également. Voici 5 causes moins évoquées, alors qu'elles pourraient faire partie d'une hygiène de vie préventive.
Et la prévention est toujours la meilleure manière de rester en bonne santé durablement. C'est même une matière qu'on devrait enseigner à l'école !

  1. Manque de soleil
  2. Carence en sulfate
  3. Zéro connexion à la Terre
  4. Faible apport en graisses saturées
  5. Exposition élevée aux nnEMF (non native Electro Magnetic Frequencies)

Je vais détailler chaque cause ici.

1) Le manque de soleil

Plusieurs études indiquent que les personnes ayant de faibles taux sanguins de vitamine D présentent un risque accru de maladies cardiovasculaires.
La lumière du soleil sulfate le cholestérol et la vitamine D3. La vitamine D et le cholestérol doivent impérativement être sulfatés pour être transportés dans le sang.

Les cellules de la peau produisent du sulfate de vitamine D3 lors de l'exposition au soleil. Le précurseur de la vitamine D3 est le 7-déhydrocholestérol.

Les cellules produisent également du sulfate de cholestérol en abondance. Il s'agit de la molécule la plus importante. De nombreux avantages supposés de la vitamine D3 sont en fait des avantages du sulfate de cholestérol.
C'est un facteur de protection contre le cancer, le diabète et les maladies cardiovasculaires, et d'optimisation de la fonction immunitaire.

Les rayons UVA du☀️déclenchent aussi la production d’oxyde nitrique (NO), ce qui abaisse la tension artérielle et réduit le risque de MCV.

La NO synthase endothéliale (eNOS) produite à partir de la lumière☀️catalyse la production de sulfate dans le corps. Les aventuriers sur savoir peuvent lire l'étude suivante pour nourrir leur soif de détails :

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/24924758/

La lumière solaire à spectre complet est nécessaire pour le bon déroulement des processus suivants :

  • fonction mitochondriale optimale
  • production optimale de mélatonine (antioxydant/anti cancer)
  • signalisation / équilibre hormonale optimale
  • excitation des électrons dans notre biologie

Sans ce qui précède, on accroît malheureusement le risque de quasiment TOUTES les maladies chroniques

2) La carence en sulfate

  • la plaque (Athérosclérose) se développe comme moyen alternatif de fabriquer et de fournir davantage de sulfate de cholestérol au cœur
  • lorsque le taux de sulfate est bas, les parois des artères ne peuvent pas fonctionner correctement
  • le cholestérol sulfaté empêche également la rupture des globules rouges (hémolyse)
  • de nombreuses vitamines, hormones et neurotransmetteurs ont besoin d'être sulfatés pour être transportés dans le sang
  • les globules rouges produisent du sulfate de cholestérol, qui s'accumule à l'extérieur des cellules... créant une charge négative (le SO4 est une charge de -2)... facilite le passage par capillarité sanguine (la biochimie, c'est passionnant !).

Qu'est-ce qui perturbe le sulfate ou provoque une carence ?👇

  • le manque de soleil
  • le glyphosate
  • les métaux lourds (mercure, aluminium) perturbent l'eNOS (donc la production de sulfate dans le corps)

L'un des effets du glyphosate est la perturbation de la synthèse et du transport des sulfates. Le glyphosate est un désastre pour le sulfate...

Comment éviter une carence en sulfate ?

  • éviter au mieux le glyphosate en choisissant en priorité des aliments bio, ou laver soigneusement les fruits et légumes non épluchés avant de les consommer
  • manger des aliments riches en soufre (ail, oignons, œufs, viande, etc.)
  • s'exposer suffisamment au soleil
  • choisir des sources chaudes minérales
  • faire des bains aux sels d'Epsom (MgSO4)

3) La connexion à la terre

Une charge négative appropriée ou « potentiel zêta » de nos globules rouges est impérative pour une bonne viscosité du sang et pour prévenir la coagulation.

La fluidité du sang est également impérative pour facilité le passage à travers de PETITS capillaires. Et il faut suffisamment d’électrons pour maintenir une charge négative appropriée dans nos globules rouges et endothéliaux.

LA MISE À LA TERRE/CONNEXION À LA TERRE est le moyen le meilleur et le plus accessible d’absorber les électrons libres, améliorant ainsi la circulation sanguine. Des études ont directement confirmé son impact sur l'amélioration de la circulation sanguine :

https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC3576907/

Absorber les électrons libres de la surface de la terre --> des charges négatives (similaires) suffisantes sont repoussées --> pas de coagulation/empilement de globules rouges > pas d'accumulation et risque potentiel de coagulation --> Risque diminué de maladies cardiovasculaires.

Gratuit et facile à mettre en œuvre.

4) Les apports maîtrisés en graisses saturées

Votre médecin vous dira qu’un régime riche en graisses saturées élève le cholestérol LDL et augmente ainsi votre risque de maladies cardiovasculaires. Or, c’est basé sur des études épidémiologiques erronées datant de plusieurs décennies et lancées par l'étude Ancel Keys 7 Countries.

Des études plus récentes ont montré une corrélation INVERSE entre le cholestérol LDL et la mortalité. 

https://bmjopen.bmj.com/content/6/6/e010401

https://www.bmj.com/content/353/bmj.i1246.full.pdf+html

Vouloir réduire le taux de cholestérol est une grosse erreur puisqu'il est essentiel à de nombreuses fonctions biologiques (pour la synthèse de la vitamine D et la synthèse des hormones stéroïdes notamment).

L'AHA (American Heart Association) recommande de réduire le cholestérol LDL, mais convient également qu'un faible taux de testostérone augmente le risque de maladies cardiovasculaires... 🙄

https://www.ahajournals.org/doi/full/10.1161/CIRCHEARTFAILURE.121.008755

5) Exposition élevée aux ondes électromagnétiques 

Les champs électromagnétiques provenant des téléphones portables, du Wi-Fi et de l'alimentation électrique des maisons peuvent provoquer un dysfonctionnement mitochondrial (les petites centrales à énergie de nos cellules) lorsqu'on est exposé à des intensités élevées et/ou répétées pendant de longues durées.

Or, le dysfonctionnement mitochondrial joue un rôle clé dans la pathogenèse des maladies cardiovasculaires.

https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC7344641/

À un niveau élevé, les nnEMF perturbent les mitochondries en provoquant une surproduction d’espèces réactives de l’oxygène (ROS)… provoquant un STRESS oxydatif. Ce n’est pas une surprise étant donné la nature électromagnétique de nos mitochondries.

https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC6025786/

Les dommages mitochondriaux qui ont été documentés dans les études ayant examiné les impacts des
champs électromagnétiques sur les mitochondries :

  • réduction ou absence de cristaux mitochondriaux
  • lésions de l'ADN mitochondrial (entraînant des problèmes de régénération cellulaire)
  • gonflement et cristallisation
  • altération de la mobilité et de la peroxydation des lipides

Et quel est le muscle le plus riche en mitochondries du corps humain ?C'est le myocarde/cœur qui représente à lui seul 30 % du volume total des cardiomyocytes. Il n’est donc pas surprenant que le dysfonctionnement des mitochondries puisse provoquer des problèmes cardiaques et des maladies cardiovasculaires.

La myocardite peut être un indicateur avancé d’insuffisance cardiaque. Voir cette étude :

https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC9963085/

EN RÉSUMÉ

Vous êtes ouvert à adopter quelques règles d'hygiène de vie pour réduire votre risque de développer des maladies cardiovasculaires et toute maladie chronique ? Voici des recommandations simples et facile à mettre en pratique :

  • Exposez-vous suffisamment au soleil
  • Mangez suffisamment de graisses saturées et de soufre
  • Connectez-vous à la Terre
  • Atténuer l'exposition aux ondes électromagnétiques 

Simple, peu coûteux et à la portée de tous.

Ayez un taux de cholestérol décomplexé, mais rationnalisez vos apports en glucides.

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En complément, je vous livre le condensé d'un article de Thierry Landrieu sur les statines.

Je vous invite à entamer un dialogue avec votre médecin sur ce sujet si le suivi de vos bilans sanguins génère plus de stress que de bienfaits.

Statines : une success story pharmaceutique à nu — faits, chiffres et évolution critique (Thierry Landrieu)

1. Origines et promesse initiale

  • Découverte dans les années 1970 par Akira Endo de la première statine inhibitrice de la HMG-CoA réductase, enzyme-clé dans la synthèse du cholestérol.
  • La statine, par son effet puissant et rapide sur la réduction du cholestérol LDL, a été commercialisée dans les années 1980 comme la clé pour réduire le risque d’infarctus et d’AVC.
  • Les premières études cliniques (notamment 4S, 1994) ont montré une réduction significative des événements cardiovasculaires et de la mortalité cardiovasculaire chez des patients à haut risque (hypercholestérolémie familiale, antécédents coronariens).

2. Extension rapide des indications

  • Progressivement, les recommandations ont abaissé les seuils cibles de LDL (de >200 mg/dL à <70 mg/dL), augmentant ainsi la population candidate à un traitement par statines.
  • Cela a conduit à une prescription massive en prévention primaire, chez des patients sans maladie cardiovasculaire établie mais à risque modéré ou faible.
  • La statine est devenue un blockbuster commercial : Lipitor (atorvastatine) a généré plus de 140 milliards de dollars de ventes cumulées entre 1996 et 2012.

3. Remise en question du paradigme LDL

  • Des études épidémiologiques en population générale ont montré que la corrélation entre LDL et mortalité n’est pas linéaire, particulièrement chez les personnes âgées où un LDL bas peut être associé à une surmortalité liée à d’autres causes (fragilité, cancers).
  • En prévention primaire, les essais randomisés (ex : AFCAPS/TexCAPS, ALLHAT-LLT) ont montré une réduction modeste voire nulle de la mortalité toutes causes, malgré la baisse du LDL.
  • Le concept selon lequel « plus on abaisse le LDL, mieux c’est » s’est avéré trop simpliste.

4. Découverte et mise en avant de l’effet anti-inflammatoire

  • Dès les années 1990, on observe que les statines abaissent la CRP, un marqueur de l’inflammation systémique, avant même la baisse du cholestérol.
  • L’essai JUPITER (2008) a montré qu’en sélectionnant des patients avec LDL normal mais CRP élevée, la rosuvastatine réduit les événements cardiovasculaires, justifiant un élargissement des indications.
  • Cette découverte a servi de nouveau paradigme pour expliquer les bénéfices des statines, au-delà de la seule réduction du cholestérol.

5. Limites et controverses

  • L’effet sur la mortalité toutes causes reste faible voire absent en prévention primaire, même avec ce nouveau critère inflammatoire.
  • La CRP est un marqueur non spécifique, influencé par de nombreuses variables, et ne reflète pas forcément l’inflammation vasculaire.
  • Le nombre nécessaire à traiter (NNT) pour éviter un infarctus reste élevé (souvent >100), ce qui soulève la question du rapport bénéfice/risque et coût-efficacité en population large.

6. Impact économique colossal

  • Le marché mondial des statines reste aujourd’hui de l’ordre de 15–20 milliards de dollars par an, malgré la généralisation des génériques.
  • Le succès commercial s’appuie largement sur l’extension des indications, la redéfinition des seuils de LDL, et l’intégration du critère CRP.
  • Ce business a généré des centaines de milliards de dollars sur 40 ans, avec un impact sur la santé publique difficile à quantifier précisément.

7. Conclusion

  • Les statines sont un exemple emblématique de médicament efficace dans une population ciblée (prévention secondaire, patients à haut risque).
  • Leur usage en prévention primaire reste controversé, avec un bénéfice modeste sur la mortalité et un risque potentiel d’effets secondaires.
  • La redéfinition du paradigme initial « cholestérol=ennemi » vers « inflammation=ennemi » illustre les ajustements théoriques faits pour justifier un traitement devenu massif.
  • Une évaluation honnête et rigoureuse est indispensable pour éviter la surmédicalisation et optimiser la prise en charge des patients.

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